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Des nouvelles en direct de la Nouvelle Calédonie
Un message de Philippe . Palombo, Ph.D,
Président de l'association des membres de l’ordre national du Mérite,
section de Nouvelle-Calédonie
Depuis le 13 mai, une vague de violences inédite touche le territoire.
Ainsi, Nouméa et le Grand Nouméa puis, depuis peu l’intérieur et les Iles, sont le théâtre d’exactions, de barrages, de pillages, de destructions par incendie de lieux de culte, de structures scolaires et sanitaires, de centres de formations et d’habitations.
Devant cette situation quasi-insurrectionnelle, l’état d’urgence est décrété sur tout le territoire pendant
12 jours
Aujourd'hui malgré une amélioration, des citoyens (Mont-Dore sud) sont toujours bloqués depuis début mai par une zone à haut risque (tribu de Saint-Louis); une navette maritime a été mis en place par l’Etat et la province sud. Un couvre-feu est toujours en vigueur de 22h à 5h.
Des forces de gendarmerie appuyées par des renforts de Polynésie française et de l’Hexagone sont chaque jour sollicitées et font preuve d’un sang-froid remarquable.
De leur côté, les autorités judiciaires avec des moyens supplémentaires se sont lancées dans un véritable marathon judiciaire.
Quelques chiffres :
-plus de 2 500 arrestations, 2025 gardes à vue, 411 déferrements, 196 incarcérations, 238 comparutions immédiates. À noter, 13 mandats de recherche contre des personnes de la tribu de Saint-Louis soupçonnées d’être les auteurs de tirs sur les forces de l’ordre et d’une cinquantaine de carjackings à main armée (depuis 3 personnes se sont présentées d’elles-mêmes à la gendarmerie) …
-blessés: 486 policiers et gendarmés blessés (au 9 juillet 2024)
-victimes: 13 (dont 2 gendarmes)
-13 mises en examen pour complicité de tentative de meurtre et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime dont 7 transférés dans des centres pénitentiaires dans l’Hexagone. En outre, le parquet a lancé l’ouverture d’enquêtes afin d’identifier d’autres commanditaires.
Les conséquences économiques et sociales sont catastrophiques :
-plus de 700 entreprises détruites générant un chômage d’un salarié sur quatre (ou au chômage partiel) : des dégâts évalués à plus de 2,2 milliards d'euros ; moins d’emplois donc moins de cotisations sociales pour financer les régimes de retraite et de maladie, en particulier,
-la filière nickel est à l’arrêt voire au bord de la faillite. D’ailleurs l’usine du Nord (KNS), l'une des trois existantes, a lancé la procédure de licenciement de ses 1200 salariés, ses fours sont éteints,
-des départs définitifs annoncés de professionnels (médecins, paramédicaux, enseignants…) qui remettent en question l’accessibilité aux soins des populations et engendrent une baisse des rentrées fiscales,
-une trésorerie publique exsangue,
-le secteur du tourisme au point mort…
-les forces armées, tout en assurant le soutien des forces de l’ordre (gendarmerie, GIGN etc.), assument en particulier, avec leurs vecteurs les évacuations sanitaires inter provinciales au profit des populations,
- la réserve sanitaire nationale a été activée et 11 médecins sont attendus.
A ce jour, le soutien financier d’urgence de l’Etat s’élève à quelque 400 millions d’euros afin de financer, notamment la reconstruction des infrastructures du Caillou mais le compte n’y est pas. Une aide supplémentaire doit être décidée dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025.