Le 80 ème anniversaire du débarquement des Alliés en Normandie.

Hervé Chabaud, président de la section de la Marne, administrateur national, Secrétaire général adjoint marque solennellement et trouve les mots poétiques de l’émotion, de l’admiration, du respect et de la reconnaissance pour chaque combattant qui a fait ce jour-là « Le don de soi pour la vie des autres » .

Utah, Omaha, Sword, Gold, Juno, sur cinq plages de Normandie au lever du jour, le 6 juin 1944, la puissance des bombardements, les tirs cadencés et incessants des canons des cuirassés et des croiseurs, dans l’enfer du fracas des explosions, le long de barbelés, des mines et des pièges hérissés et parsemés sur le sable tandis que les sinistres ricanements des nids de mitrailleuses criaient la mort, l’homme debout a surgi des flots. En libérateur, l’espérance au front, conscient qu’il portait le destin du monde. Ce combattant était américain, canadien, britannique, français mais il était d’abord en communion d’esprit avec ses frères d’armes, touché par la grâce des chevaliers de la liberté. Il a voulu que son courage, sa bravoure, son héroïsme, son sacrifice soient un accomplissement. Le don de soi pour la vie des autres.

Ce jour-là, tous ces soldats qui méritent à jamais d’être appelés par leur nom ont transcendé l’image rêvée d’un monde plus beau, débarrassé de la croix gammée et des architectes du nazisme aux logorrhées hystériques sifflant le racisme, la haine, la soumission, stimulant les discriminations, rythmant les exterminations. Ils ont commencé à délivrer la France entravée des chaînes de l’Occupation, préparant par le sang versé et avec la Résistance intérieure des temps nouveaux. Pour ce rendez-vous sans précédent dans l’histoire par sa puissance et sa dimension, les hommes du Jour J ont signifié leur détermination à en finir avec la guerre et son long cortège d’horreurs, de tragédies et de misères, toutes plus monstrueuses et cruelles les unes que les autres. Ils ont été taraudés par le doute, l’angoisse et la peur mais ils ont trouvé en puisant au plus profond d’eux-mêmes, encouragés par leurs chefs, ce supplément d’âme qui en a fait pour toujours des Braves parmi les braves.

Ce 6 juin 1944, malgré le vermillon et le carmin de l’écume des vagues finissantes à la côte, l’aube naissante a retrouvé le sourire puis, touchée au cœur, a versé des larmes sur ses premiers martyrs avant de supplier le ciel que leurs camarades n’échouent pas. Et ils ont débarqué une fois pour toutes. Sans leur héroïsme, rien n’aurait été possible.

La plus grande opération militaire de tous les temps a symbolisé le commencement de la libération de notre pays, prélude à celle d’une Europe également impatiente d’être délivrée du joug hitlérien. Les croix alignées jusqu’à l’horizon dans l’impeccable géométrie des nécropoles, les stèles et les monuments rappellent les étapes meurtrières mais glorieuses de cette épopée.

Quatre-vingts ans après et en présence des derniers vétérans qui sont revenus sur ces plages de l’exploit et dans le bocage de tous les dangers, il s’agit d’apprendre toujours et encore cette guerre pour mieux témoigner notre reconnaissance collectivement, épaissir le lien intergénérationnel, fortifier et conforter les ambassadeurs de la mémoire dans leur mission contre l’oubli. L’engagement absolu et l’exemplarité des combattants du D-Day, justifient à jamais notre merci et exigent la vigilance de chacun alors que la guerre a fait son retour en force aux portes de l’Europe.

L’Association nationale des membres de l’ordre national du Mérite (ANMONM) pleinement engagée dans le travail d’histoire et auprès de la jeunesse pour faire vivre la mémoire de la Nation exprime avec gravité sa reconnaissance envers tous ceux qui ont fait du 6 juin 1944 l’un des plus grands jours du XXe siècle et est mobilisée pour qu’aujourd’hui les enseignements de cette journée inoubliable ne soient pas gommés sur les marches du temps.

Hervé Chabaud

Secrétaire général adjoint de l’ANMONM