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CONFERENCE
Le colone Gazan

Conférence Colonel Gazan

 C’était vendredi dernier l’une de ses dernières apparitions publiques en Haute-Saône, puisque le colonel Gazan, appelé à servir prochainement à l’Etat-Major de gendarmerie de Marseille, avait accepté de présenter le groupement qu’il aura commandé durant ces quatre dernières années. Il répondait ainsi favorablement à la requête que lui avait adressée la section départementale de l’Ordre National du Mérite. Articulation, missions et fonctionnement constituaient les principaux volets de son exposé.

L’accent était d’abord mis sur le plan d’action qu’il lui incombait d’établir, conformément aux directives reçues de deux autorités hiérarchiques (préfet et commandement régional de gendarmerie) et des trois ministères de tutelle (Intérieur, Défense et Justice). Les restrictions budgétaires auxquelles il avait à faire face dans le cadre de la RGPP ou révision générale des politiques publiques (passage obligé de 418 à 409 gendarmes à compter du 1er août prochain) lui imposait de rechercher en permanence le meilleur rapport coût/efficacité, notamment dans l’articulation de son unité, d’où le passage de trois à deux compagnies et la disparition à terme de plusieurs brigades.

Parmi les missions dévolues au groupement, étaient citées celles d’accueil, de réponse et d’intervention traitées par le CORG ou centre opérationnel et de renseignements de la gendarmerie recevant quotidiennement en moyenne 175 appels et dirigeant 10 interventions relativement rapides, puisque n’excédant généralement pas plus de 13 minutes. Les missions de sécurité publique ensuite, avec une délinquance en régression grâce au recours de plus en plus fréquent à la vidéo surveillance. Les missions de sécurité routière avec une analyse des causes de l’accidentologie et la mise en œuvre des moyens les plus adaptés à l’échelon local. Les missions de police judiciaire destinées à lutter contre la petite et moyenne délinquance, toujours sous l’autorité et le contrôle du procureur de la République. Enfin les missions de renseignement pour préserver la paix et la sécurité publique, en étroite coopération avec les forces de police.

Groupement de gendarmerie départementale

- drogue : 3 plaques tournantes du marché de la drogue identifiées, Gray, Luxeuil et Jussey. Il n’y a pas de gros dealers, mais plutôt des consommateurs revendeurs qui s’approvisionnent aux Pays-Bas en petite quantité (de l’ordre d’un kg intercepté en général par la police de la route ou après filature).

- délinquance : baisse sensible de la délinquance constatée depuis la mise en service de la vidéo surveillance dans les endroits de rassemblement supposés (fontaines lavoirs …) ; cette baisse risque cependant de n’être que temporaire et déportée, les délinquants s’efforçant de trouver des parades et les gendarmes des contre parades.

- Intervention armée : aval nécessaire du procureur de la république avant une intervention musclée avec usage des armes,

- moyens : budget de fonctionnement en baisse, obligeant à penser constamment en terme de rapport coût/ efficacité, d’où la création de communauté de brigades ( 1 brigade ouverte en permanence pour 2 autres rattachées ouvertes en discontinu), la suppression à terme de certaines brigades (décision laissée à l’initiative du successeur du col Gazan), passage de 3 à 2 compagnies en conservant les hommes de terrain, projet de construction de casernes,

- mutualisation des moyens en général, en particulier avec la police nationale implantée dans la région de Vesoul et d’Héricourt, avec laquelle règne une très bonne coopération, voire une véritable osmose (échange de renseignements, service auto à l’usage des deux entités …)

- réserve opérationnelle : avant elle constituait un surplus, maintenant il est nécessaire de faire appel à elle pour permettre aux gendarmes d’active de pouvoir prendre du repos,

- infractions routières : aucune indulgence à attendre de la gendarmerie lorsqu’un usager est pris en excès de vitesse par un radar, en revanche, conciliation possible pour des petits excès de vitesse (< 10 kms/h) pris à la jumelle,

- forte implication de la drogue et de l’alcool (parfois cocktail des deux) dans les accidents mortels de la circulation,

- confiscation du véhicule d’un usager de la route n’ayant pas ou plus de permis de conduire après perte de la totalité des points (retrait de la carte grise, confiscation des clés, apposition de scellés sur le véhicule dont le gardiennage reste de la responsabilité du propriétaire)

- garde à vue : peu de changement en pratique malgré la nouvelle procédure qui voudrait la présence d’un avocat dès le début de la garde à vue ; ceux-ci rechignant à se déplacer pour défendre des délinquants généralement insolvables,

La diversité et le nombre des questions posées à la fin de l’exposé témoignait du grand intérêt manifesté par un auditoire ravi et conquis qui souhaitait à l’orateur de connaître beaucoup d’autres satisfactions dans la suite de sa carrière.

Le colonel Pierre Gazan est parti le 25 juillet 2011 (photo E.R.)